Les régimes d’éviction sont une stratégie alimentaire utilisée principalement pour diagnostiquer et gérer les allergies ou les intolérances alimentaires

Un régime d’éviction est une stratégie diagnostique qui consiste à supprimer totalement un aliment ou un groupe d’aliments de l’alimentation pendant une période définie (généralement 2 à 4 semaines), puis à le réintroduire progressivement, afin d’identifier s’il est responsable de symptômes d’intolérance ou de sensibilité.
En bref : Retirer l’aliment suspect → Observer si les symptômes disparaissent → Réintroduire pour confirmer la réaction.

Le régime d’éviction, suivi de la réintroduction, est un outil essentiel et très efficace pour identifier une intolérance ou une sensibilité alimentaire (non allergique). Cependant, il doit être mené avec méthode pour garantir des résultats fiables.

Le régime d’éviction : étapes clés

Le but de ce régime est de déterminer si la suppression de l’aliment suspecté entraîne la disparition de vos symptômes.

Étape 1 : identification de l’aliment suspect

  • Journal alimentaire : tenez un journal très précis de tout ce que vous mangez et buvez pendant 1 à 2 semaines, en notant l’heure, et en détaillant l’apparition et l’intensité de vos symptômes (ballonnements, douleurs, maux de tête, etc.).
  • Sélection : isolez le ou les aliments qui semblent systématiquement précéder les symptômes. Idéalement, on teste un seul aliment à la fois pour éviter de fausser les résultats.

Étape 2 : la phase d’éviction (2 à 4 semaines)

  • Suppression totale : retirez complètement l’aliment suspecté de votre alimentation. Soyez très attentif aux étiquettes, car l’ingrédient peut être caché (exemples : le lait en poudre dans certaines préparations, le gluten dans des sauces).
    • Exemple : Si vous suspectez le lactose, vous devez arrêter tout lait, crème, yaourt et fromage frais.
  • Observation : continuez à tenir votre journal. Notez quand les symptômes commencent à s’améliorer, voire disparaissent complètement.
    • Résultat 1 : si les symptômes disparaissent, cela indique fortement que l’aliment était la cause du problème.
    • Résultat 2 : si les symptômes persistent, il est peu probable que l’aliment suspecté soit la cause. Vous pouvez alors envisager de passer à l’éviction d’un autre aliment.

Étape 3 : La phase de réintroduction

Cette phase est essentielle pour confirmer le lien de cause à effet.

  • Réintroduction graduelle : après la disparition des symptômes, réintroduisez l’aliment suspecté en petite quantité le premier jour, puis augmentez progressivement sur 2 ou 3 jours, tout en maintenant votre alimentation habituelle.
  • Observation critique : continuez de noter précisément votre réaction dans le journal.
    • Confirmation : si les symptômes reviennent après la réintroduction, la preuve de l’intolérance est établie. La gravité de la réaction peut également vous aider à déterminer le niveau de tolérance (s’il existe une « dose seuil »).
    • Négation : si les symptômes ne reviennent pas, l’aliment n’était probablement pas le coupable.

Conseils Importants

Il est fortement recommandé d’effectuer un régime d’éviction sous la supervision d’un médecin ou d’un nutritionniste/diététicien.
Ils peuvent s’assurer que vous maintenez un régime équilibré malgré la suppression d’un groupe alimentaire.

Durée : ne prolongez pas la phase d’éviction au-delà de quelques semaines sans avis médical, car cela pourrait entraîner des carences nutritionnelles.

Différence avec l’allergie : ce protocole est généralement moins risqué que la provocation orale pour une allergie, mais si vous avez le moindre soupçon d’une réaction immédiate et grave, NE TENTEZ JAMAIS la réintroduction et consultez un allergologue.