Les stratégies avant, pendant et après l’effort

Pour le sportif amateur, l’engagement sur le terrain ou en salle est régulier, mais la récupération et la performance dépendent de la discipline en cuisine. L’alimentation n’est pas un simple accompagnement, mais le carburant essentiel d’une progression saine et durable. Maîtriser les apports nutritionnels autour des séances d’entraînement est la clé pour transformer l’énergie dépensée en gains physiques.
I. La préparation avant l’effort : éviter la panne sèche
L’objectif de cette phase est de saturer les réserves de glycogène (la forme de stockage des glucides) dans les muscles et le foie, tout en assurant une hydratation optimale sans surcharger le système digestif.
1. Le J-3 : la base de l’endurance
Pour les épreuves d’endurance de longue durée (plus de 90 minutes), il est judicieux d’augmenter progressivement la part des glucides complexes dans l’assiette (pâtes, riz complet, quinoa, pommes de terre, patates douces). Ce léger ajustement permet d’augmenter le stock de glycogène musculaire, retardant l’épuisement énergétique. Il faut cependant veiller à maintenir une hydratation soutenue durant cette phase.
2. Le repas pré-épreuve (3 à 4 heures avant)
Ce repas doit être un compromis parfait entre apport énergétique et digestibilité.
- Glucides complexes à index bas/modéré : ils doivent constituer la majorité de l’apport pour garantir une énergie stable. Privilégiez les céréales non complètes (qui sont plus faciles à digérer) ou le pain blanc.
- Protéines légères : une source modérée de protéines (poisson blanc, jambon dégraissé, œuf) aide à la satiété sans alourdir.
- Le danger des fibres et des graisses : les lipides ralentissent la vidange gastrique et les fibres peuvent provoquer des désagréments intestinaux. Il est fortement conseillé d’éviter les aliments frits, les sauces riches, les légumes très fibreux (choux, légumineuses) et les graisses crues (huiles, avocat).
Conseil pratique : testez toujours votre repas pré-effort à l’entraînement, jamais le jour J.
3. La collation d’attente (30 à 60 minutes avant)
Si l’estomac est vide, une collation légère est permise. Elle doit se concentrer sur des glucides simples pour une mise à disposition rapide : une banane bien mûre, une compote, ou une barre de céréales simple. Le but est d’éviter l’hypoglycémie réactionnelle juste au début de l’effort.
II. La gestion pendant l’effort : maintenir l’équilibre
La nutrition en cours d’activité physique a deux fonctions vitales : l’hydratation et le maintien de la glycémie.
1. L’hydratation et les électrolytes
Boire est une obligation, pas une option. La soif est déjà un signal de déshydratation légère.
- Fréquence : buvez 150 à 250 ml toutes les 15 à 20 minutes.
- Boisson de l’effort : pour les activités de plus d’une heure, une boisson isotonique est recommandée. Elle doit contenir du sodium (pour compenser les pertes de sueur et améliorer l’absorption intestinale) et des glucides (environ 30 à 60 grammes par heure, sous forme de glucose et fructose pour une meilleure assimilation).
2. Les apports solides et semi-solides
Au-delà de 90 minutes, l’utilisation de gels, pâtes de fruits ou barres énergétiques est nécessaire pour réapprovisionner les muscles en énergie. Ces produits sont formulés pour être rapidement assimilables, mais doivent impérativement être pris avec de l’eau pour faciliter leur digestion.
III. L’après-effort : la fenêtre de récupération
Les deux heures suivant l’effort constituent la période idéale, la « fenêtre métabolique », où les muscles sont très réceptifs aux nutriments. Une bonne récupération est synonyme de meilleure adaptation et de moins de courbatures.
1. L’urgence : glucides pour le glycogène
Il faut consommer rapidement des glucides à index glycémique élevé ou modéré (fruits, jus, pain blanc, riz) pour lancer la reconstitution des réserves énergétiques. Ce mécanisme est optimal durant la première heure post-exercice.
2. La reconstruction : les protéines musculaires
Pour réparer les micro-lésions musculaires induites par l’exercice, un apport de 20 à 40 grammes de protéines de haute qualité est essentiel.
- Exemples : un mélange de lait et de cacao, un yaourt grec, un œuf, ou une portion de poulet maigre.
3. Réhydratation complète
Poursuivez l’hydratation avec de l’eau, des infusions, et n’hésitez pas à inclure des sels minéraux (soupe, eau minéralisée).
IV. Le rôle des micronutriments et la planification globale
Une bonne nutrition sportive ne se limite pas aux glucides et aux protéines autour de l’effort ; elle est soutenue par une alimentation riche au quotidien.
1. Les vitamines et minéraux clés
- Fer : crucial pour le transport de l’oxygène. Les sportifs, et notamment les femmes, peuvent être sujets à des déficits. On le trouve dans la viande rouge, les lentilles, les épinards.
- Vitamine D : essentielle pour la santé osseuse et la fonction immunitaire. S’expose au soleil et consomme des poissons gras.
- Antioxydants (vitamines C, E, caroténoïdes) : ils combattent le stress oxydatif engendré par l’exercice intense. Privilégiez les fruits et légumes colorés (baies, agrumes, poivrons).
2. Les acides gras essentiels (Oméga-3)
Les Oméga-3 (poissons gras, noix, graines de lin) jouent un rôle anti-inflammatoire majeur et sont donc précieux pour la récupération et la réduction des douleurs articulaires.
3. La régularité et l’équilibre
La performance sportive n’est pas le résultat d’un seul repas miracle, mais d’une hygiène alimentaire régulière. Assurez-vous d’avoir une consommation suffisante de fruits, de légumes, de protéines variées et de bonnes graisses chaque jour.
Synthèse et personnalisation
La nutrition du sportif amateur est un art de la précision. Elle demande d’adapter les apports en fonction du type d’effort (force, endurance, intermittence), de sa durée et de son intensité. En privilégiant les aliments bruts, en planifiant les collations et en écoutant les signaux de votre corps, vous transformerez votre alimentation en un avantage compétitif majeur pour atteindre vos objectifs sportifs.

